La Vraie et parfaite science des armoiries
est le titre de l’ouvrage de Pierre Palliot paru en 1660.
Ce dictionnaire de blason classique est ici retranscrit, adapté et illustré par nos soins.
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Bannière
Bannière, en sa vraie signification, est une enseigne qui sert de guide aux gens de guerre, nous l'appelons aujourd'hui drapeau (...).
L’archevêque de Würzburg en Allemagne porte emanché de gueules et d'or de deux pièces et demie, écartelé d'azur à une enseigne ou bannière écartelée d'argent de gueules mise en barre.
Et parce que la forme des bannières est carrée, les armoiries qui sont de même s'appellent armoiries carrées en bannière, et telles sont celles des deux maréchaux de France, Armand et Charles de Gontaut de Biron, père et fils, barons puis ducs dudit Biron, écartelé d'or et de gueules, sans aucun ornement. Celles de Neuchèze des Frans, dont était sorti le feu révérend évêque de Chalon, qui porte de gueules à neuf molettes d'argent posées 3 3 et 3, sont aussi en bannière, conformément à l'article premier du titre des fiefs et juridiction en la coutume de Poitou, de laquelle province ceux de cette maison sont originaires. Ce que je remarque d'autant qu'il s'en voit fort peu maintenant, et que, fors en Bretagne, l'usage s'en est aboli, quoique plus noble.
Aussi le chevalier banneret, qui a pris son nom de ce qu'il avait droit de porter bannière à ses armes, marchait avant le simple chevalier, et avait une double solde, et lorsque l'on l’investissait et mettait en la possession d'un fief c'était toujours du plus éminent, et par la bannière « vexillum », en lieu que les autres fiefs se conféraient par le bâton (…).
Au surplus il y a grande différence entre la bannière, le guidon et la cornette. La bannière était autrefois plus longue que large et maintenant elle est toute carrée, non pas à la façon de nos églises, découpée par le bas, ainsi qu'un gonfanon d'Italie, armes anciennes de la maison de Bologne selon quelqu'un, ou du comté d'Auvergne suivant d'autres, portée par le moyen d'un bâton traversant le milieu par derrière mais par un bâton à l'un des bouts, duquel bâton doit toujours tourné et avoir son aspect la partie première et plus noble des armoiries peintes dans la bannière, par le précepte de Barthole : c'est-à-dire que s'il y a un chien, un lion ou un autre animal qui servent d'armes, la tête doit être tournée contre le bâton, et d'autant que telles enseignes doivent être à deux faces, les mêmes têtes peintes des deux côtés se doivent rencontrer et avoir leurs aspects contre le bâton tout ainsi que s'il n'y avait qu'une figure dont la peinture pénétrait le corps de la toile ou du taffetas de la bannière. L'enseigne d'une compagnie de gens d’armes, qui sont gens de cheval, finit en pointe en deux queues et s'appelle guidon. La cornette est carrée ainsi que la bannière de France, et celle des barons et chevaliers bannerets.
Les Templiers portaient leur bannière partie de blanc et de noir, qu’ils appelaient Beauséant, parce qu'il était et paraissait tout blanc, doux et affable à l'endroit des chrétiens, et au contraire noir et terribles au mécréant, disent Guillaume, archevêque de Tyr, Jacques de Vitry, et autres qui ont écrit de la Terre Sainte.
La ville de Dijon, qui eut permission de Philippe Ier, duc de Bourgogne de la seconde race, de porter en son écu le chef de ses armes, et de les porter en bataille, leva deux étendards ou bannières, qu’elle conserve encore à présent, et que pour marque de son pouvoir, les maires et échevins, renouvellant leur ancien privilège, les firent porter devant eux à l'entrée fait à Son Altesse Monseigneur le duc d'Épernon le 8 mai 1656, que je représenterai ici suivant les dessins qu'en a fait le sieur avocat Godran, pour lors échevin, qui savait aussi bien s’aider du pinceau comme de la plume, ayant fait et inventé tous les dessins des portiques et écrit la description de cette entrée ; l’un desquels, qui est le grand étendard, a de largeur à la trabe, qui est le bâton, trois pieds, de longueur 13 pieds et 8 pouces, d’un taffetas moitié vert et moitié d'une couleur jaunâtre, orné d'une frange des mêmes couleurs, semé de sautoirs d’or avec les armes de la ville, composées des anciennes et modernes, le chef de la concession de son souverain, la pointe de ses anciennes armes, qui étaient un pampre, et à côté de ces armes le mot DIJON écris à l'antique. Le petit qui a la même largeur que le précédent, n'a que huit pieds 4 pouces de longueur, de même étoffes et couleurs, aussi semé de sautoirs, mais au lieu des armes, c'est un fusil d’or frappant un caillou d'argent d'où sort en feu de gueules, qui était la devise du bon duc Philippe de Bourgogne, le tout adextré du mot DIJON.
Il se voit quelques écus chargés de cette manière ou étendards. Bernard, à Dijon, originaire de Chalon, qui est entré dans l'alliance de la maison de Vienne, et qui compte parmi le nombre des présidents et conseillers qui ont rendu et rendent la justice dans le Parlement, un président et trois conseillers de son nom, porte d'azur à une fasce d’or chargée d'une molette d’éperon à six pointes d'azur, accompagné en chef de deux coutelas posés en sautoir, les pointes en bas, d'argent surmontant une hure de sanglier de même, et en pointe une bannière ou étendard aussi d'argent, la lance d’or posée en bande. Le duc de Wurtemberg en Allemagne porte : écartelé au premier d'or à trois cornes de cerf rangées en fasce, chacune chevillée et de cinq pièces de table, qui est de Wurtemberg, au deuxième losangé d'or et de sable en bande ; au troisième d'azur à une bannière d'or chargé d'une aigle de sable la trabe passée en bande ; le dernier de gueules à deux bars adossés d’or. Benad à Venise porte d'azur coupé d'argent à une bannière de l’un en l’autre la trame posée en bande. Le baron de Volckensdorf, en Allemagne, porte d'argent à deux montagnes de sinople chacune sommée d'un château d'or, au gendarme armé de gueules, le casque panaché du champ, cimé d'une croix haussée de gueules accostée de deux proboscides d'hermine, portant à la gauche un écusson aussi d’hermine et à la droite une bannière du même, monté sur un cheval d'argent, passant sur une terrasse de sinople.
L’archevêque de Würzburg en Allemagne porte emanché de gueules et d'or de deux pièces et demie, écartelé d'azur à une enseigne ou bannière écartelée d'argent de gueules mise en barre.
Et parce que la forme des bannières est carrée, les armoiries qui sont de même s'appellent armoiries carrées en bannière, et telles sont celles des deux maréchaux de France, Armand et Charles de Gontaut de Biron, père et fils, barons puis ducs dudit Biron, écartelé d'or et de gueules, sans aucun ornement. Celles de Neuchèze des Frans, dont était sorti le feu révérend évêque de Chalon, qui porte de gueules à neuf molettes d'argent posées 3 3 et 3, sont aussi en bannière, conformément à l'article premier du titre des fiefs et juridiction en la coutume de Poitou, de laquelle province ceux de cette maison sont originaires. Ce que je remarque d'autant qu'il s'en voit fort peu maintenant, et que, fors en Bretagne, l'usage s'en est aboli, quoique plus noble.
Aussi le chevalier banneret, qui a pris son nom de ce qu'il avait droit de porter bannière à ses armes, marchait avant le simple chevalier, et avait une double solde, et lorsque l'on l’investissait et mettait en la possession d'un fief c'était toujours du plus éminent, et par la bannière « vexillum », en lieu que les autres fiefs se conféraient par le bâton (…).
Au surplus il y a grande différence entre la bannière, le guidon et la cornette. La bannière était autrefois plus longue que large et maintenant elle est toute carrée, non pas à la façon de nos églises, découpée par le bas, ainsi qu'un gonfanon d'Italie, armes anciennes de la maison de Bologne selon quelqu'un, ou du comté d'Auvergne suivant d'autres, portée par le moyen d'un bâton traversant le milieu par derrière mais par un bâton à l'un des bouts, duquel bâton doit toujours tourné et avoir son aspect la partie première et plus noble des armoiries peintes dans la bannière, par le précepte de Barthole : c'est-à-dire que s'il y a un chien, un lion ou un autre animal qui servent d'armes, la tête doit être tournée contre le bâton, et d'autant que telles enseignes doivent être à deux faces, les mêmes têtes peintes des deux côtés se doivent rencontrer et avoir leurs aspects contre le bâton tout ainsi que s'il n'y avait qu'une figure dont la peinture pénétrait le corps de la toile ou du taffetas de la bannière. L'enseigne d'une compagnie de gens d’armes, qui sont gens de cheval, finit en pointe en deux queues et s'appelle guidon. La cornette est carrée ainsi que la bannière de France, et celle des barons et chevaliers bannerets.
Les Templiers portaient leur bannière partie de blanc et de noir, qu’ils appelaient Beauséant, parce qu'il était et paraissait tout blanc, doux et affable à l'endroit des chrétiens, et au contraire noir et terribles au mécréant, disent Guillaume, archevêque de Tyr, Jacques de Vitry, et autres qui ont écrit de la Terre Sainte.
La ville de Dijon, qui eut permission de Philippe Ier, duc de Bourgogne de la seconde race, de porter en son écu le chef de ses armes, et de les porter en bataille, leva deux étendards ou bannières, qu’elle conserve encore à présent, et que pour marque de son pouvoir, les maires et échevins, renouvellant leur ancien privilège, les firent porter devant eux à l'entrée fait à Son Altesse Monseigneur le duc d'Épernon le 8 mai 1656, que je représenterai ici suivant les dessins qu'en a fait le sieur avocat Godran, pour lors échevin, qui savait aussi bien s’aider du pinceau comme de la plume, ayant fait et inventé tous les dessins des portiques et écrit la description de cette entrée ; l’un desquels, qui est le grand étendard, a de largeur à la trabe, qui est le bâton, trois pieds, de longueur 13 pieds et 8 pouces, d’un taffetas moitié vert et moitié d'une couleur jaunâtre, orné d'une frange des mêmes couleurs, semé de sautoirs d’or avec les armes de la ville, composées des anciennes et modernes, le chef de la concession de son souverain, la pointe de ses anciennes armes, qui étaient un pampre, et à côté de ces armes le mot DIJON écris à l'antique. Le petit qui a la même largeur que le précédent, n'a que huit pieds 4 pouces de longueur, de même étoffes et couleurs, aussi semé de sautoirs, mais au lieu des armes, c'est un fusil d’or frappant un caillou d'argent d'où sort en feu de gueules, qui était la devise du bon duc Philippe de Bourgogne, le tout adextré du mot DIJON.
Il se voit quelques écus chargés de cette manière ou étendards. Bernard, à Dijon, originaire de Chalon, qui est entré dans l'alliance de la maison de Vienne, et qui compte parmi le nombre des présidents et conseillers qui ont rendu et rendent la justice dans le Parlement, un président et trois conseillers de son nom, porte d'azur à une fasce d’or chargée d'une molette d’éperon à six pointes d'azur, accompagné en chef de deux coutelas posés en sautoir, les pointes en bas, d'argent surmontant une hure de sanglier de même, et en pointe une bannière ou étendard aussi d'argent, la lance d’or posée en bande. Le duc de Wurtemberg en Allemagne porte : écartelé au premier d'or à trois cornes de cerf rangées en fasce, chacune chevillée et de cinq pièces de table, qui est de Wurtemberg, au deuxième losangé d'or et de sable en bande ; au troisième d'azur à une bannière d'or chargé d'une aigle de sable la trabe passée en bande ; le dernier de gueules à deux bars adossés d’or. Benad à Venise porte d'azur coupé d'argent à une bannière de l’un en l’autre la trame posée en bande. Le baron de Volckensdorf, en Allemagne, porte d'argent à deux montagnes de sinople chacune sommée d'un château d'or, au gendarme armé de gueules, le casque panaché du champ, cimé d'une croix haussée de gueules accostée de deux proboscides d'hermine, portant à la gauche un écusson aussi d’hermine et à la droite une bannière du même, monté sur un cheval d'argent, passant sur une terrasse de sinople.
Blason
Blason proprement dit est la devise ou armoirie qu’un chevalier prenait en errant et courant le pays, comme les jeunes chevaliers en faisait métier, ou bien allant à la guerre, portait anciennement peinte en son écu de défense, ou en sa bannière, et sa cotte d’armes ; et de ce qu'il portait ainsi son écu, sa bannière, et sa cotte d’armes, est venu que quand nous parlons des armoiries de quelqu'un, nous disons il porte où il portait d'or à la tortue montant de sable, qui sont les armes Eslinger en Silésie, c'est-à-dire il a, où il avait, pour armoiries une tortue de sable en champ d’or.
Quelques-uns tiennent que blason et blasonner viennent de ce mot allemand blasen, qui signifie sonner. Les hérauts blasonnant les armoiries d'un prince ou seigneur, ils récitent la haute et mystique signification d’icelui, y ajoutant les louanges, hasardeuses entreprises et prouesses, avec des termes enflés et pleins de gloire, pour montrer qu'il porte telle blason à juste cause, et ainsi blasonner signifie louer ; et le Blason de la Rose, c'était un poème qui contenait les louanges de la rose, encore qu'en sens contraire, l'on prenne quelquefois blasonner pour blâmer, qui n'est pas la matière de cet ouvrage, laquelle au contraire n'est que pour parler avec avantage de ceux dont les blasons y sont décrits et les laisser à la postérité. Voyons en quelques-uns sous ce mot, et particulièrement de ceux dont les figures sont rares en armoiries.
Quelques-uns tiennent que blason et blasonner viennent de ce mot allemand blasen, qui signifie sonner. Les hérauts blasonnant les armoiries d'un prince ou seigneur, ils récitent la haute et mystique signification d’icelui, y ajoutant les louanges, hasardeuses entreprises et prouesses, avec des termes enflés et pleins de gloire, pour montrer qu'il porte telle blason à juste cause, et ainsi blasonner signifie louer ; et le Blason de la Rose, c'était un poème qui contenait les louanges de la rose, encore qu'en sens contraire, l'on prenne quelquefois blasonner pour blâmer, qui n'est pas la matière de cet ouvrage, laquelle au contraire n'est que pour parler avec avantage de ceux dont les blasons y sont décrits et les laisser à la postérité. Voyons en quelques-uns sous ce mot, et particulièrement de ceux dont les figures sont rares en armoiries.
Dragon
Simplement dit, s’entend du terrestre qui doit avoir deux pieds et la queue en pointe comme les serpents. Vervins porte de gueules au dragon d'or. Bourghèse, porte d'azur à un dragon d'or, au chef de même chargé d'une aigle de sable. Le Granger de La Picqueminie porte d'argent à trois dragons de sable, il y en a qui disent volant. D’Anczune, barons de Caderousse près Avignon, porte de gueules à deux dragons monstrueux, ou sphinx (dit Le sieur Baudiere en l'histoire du Maréchal de Thoiras) ayant deux faces humaines affrontées d’or. De Mondragon en Dauphiné porte de gueules au sphinx, ou dragon monstrueux, d’or. Le sieur de La Colombière y ajoute tenant sa barbe qui se termine en serpenteaux. De Trara au royaume de Naples porte d'or, parti de sable à deux dragons adossés, les têtes contournées affrontées de l’un en l’autre.
Ecusson
[Palliot donne de nombreux exemples d'emploi de l'écusson, qui est un écu de taille réduite des deux tiers utilisé comme meuble.]
Écusson, on le blasonne ainsi quand on le met seul ou en nombre dans un écu.
Barbézieux, d'or un écusson d'azur. De Thoret, dont les seigneurs de Touchevoisin et de Prichauld, d'azur à l’écusson d'argent chargé d'une tête de taureau de gueules. Le Gros, à Abbeville de gueules à la bande d'or, accompagné de deux écusson de vair. De Mont-Saint-Jean, de gueules à trois écussons d’or. De Charny, au duché de Bourgogne, portait de gueules à trois écussons d'argent. Louis de Fontaines, écuyer, seigneur de Ramburelles, portait d'or à trois écussons de vair bordés de gueules. Les seigneurs de Pellevers et d’Estruyeux, brisaient, les premiers d'un lambel, et les seconds d’un lion de sable, armé et lampassé de gueules.
Écusson, on le blasonne ainsi quand on le met seul ou en nombre dans un écu.
Barbézieux, d'or un écusson d'azur. De Thoret, dont les seigneurs de Touchevoisin et de Prichauld, d'azur à l’écusson d'argent chargé d'une tête de taureau de gueules. Le Gros, à Abbeville de gueules à la bande d'or, accompagné de deux écusson de vair. De Mont-Saint-Jean, de gueules à trois écussons d’or. De Charny, au duché de Bourgogne, portait de gueules à trois écussons d'argent. Louis de Fontaines, écuyer, seigneur de Ramburelles, portait d'or à trois écussons de vair bordés de gueules. Les seigneurs de Pellevers et d’Estruyeux, brisaient, les premiers d'un lambel, et les seconds d’un lion de sable, armé et lampassé de gueules.
Griffon
Demi-aigle et demi-lion, ayant la tête, le poitrail et les deux jambes devant garnis de mains comme une aigle, ou plutôt de griffes, pour en tirer le nom de griffon, avec de grandes ailes, et le derrière en forme d'un lion : jambes, pattes, ongles et une queue. Son action ordinaire en armoiries et d'être rampant comme le lion, et le bouquet de la queue tournée en dehors, ce qui n'est pas besoin de dire puisque c'est son assiette).
La figure de cet animal me fait souvenir du Minotaure, des centaures, de la Chimère qui ont été tenus pour fabuleux, et néanmoins on pourrait les prendre pour simplement des monstres qui aient été nature, puisque en l’an 1534, Frédéric, premier du nom, duc de Mantoue, envoya au grand roi François un cheval cerf, qui avait la partie de devant, comme un cheval, et le derrière comme un cerf ; il souffrait d'être monté et bridé mais avec cette incommodité que tantôt il se cabrait, sautait et bondissait, et tout après secouait si rudement son monteur qu'il le mettait hors des arçons.
Ega ou Euua, duc et maître de la chevalerie de France du temps de Dagobert et Clovis de portait de sinople au griffon d'or, armée et couronné d'argent, lampassé de sable, autrement d'or au griffon de gueule armé, couronné et lampassé de sinople. Sarrou porte de gueules au griffon d'or. Lucas, seigneur d’Emencourt, porte d'azur à trois griffons d’or ; du Breul, en Bugey, porte d'or au griffon d'azur ; Capeci en Italie porte d'argent au griffon de gueules. L'Aubépin porte d'or à trois griffons d'azur armés becqués et couronnés de gueules. Bompart en Dauphiné porte d'argent coupé de gueules au griffon de l’un en l’autre. Styrie porte d'azur au griffon désailé d'argent par la bouche des flammes de gueules. Isserand porte d'azur au griffon d'argent. Griffen en Silésie porte d'or au griffon de sable. Cerier en Auvergne, porte de sable semé de fleurs de lys d'argent, au griffon de même, Montferrand en Auvergne porte d'or au griffon parti de gueules et de sinople. De Vulder en Flandre porte de gueules au griffon d’or. Descalle d'or au griffon de gueule à une bande d'argent brochant sur le tout. Ferron d'azur au griffon d’or. Doviat de sable au griffon couronné d'or. Frangiotti en Italie porte d'argent au griffon d'azur armée bécqué et lampassé d'or.
La figure de cet animal me fait souvenir du Minotaure, des centaures, de la Chimère qui ont été tenus pour fabuleux, et néanmoins on pourrait les prendre pour simplement des monstres qui aient été nature, puisque en l’an 1534, Frédéric, premier du nom, duc de Mantoue, envoya au grand roi François un cheval cerf, qui avait la partie de devant, comme un cheval, et le derrière comme un cerf ; il souffrait d'être monté et bridé mais avec cette incommodité que tantôt il se cabrait, sautait et bondissait, et tout après secouait si rudement son monteur qu'il le mettait hors des arçons.
Ega ou Euua, duc et maître de la chevalerie de France du temps de Dagobert et Clovis de portait de sinople au griffon d'or, armée et couronné d'argent, lampassé de sable, autrement d'or au griffon de gueule armé, couronné et lampassé de sinople. Sarrou porte de gueules au griffon d'or. Lucas, seigneur d’Emencourt, porte d'azur à trois griffons d’or ; du Breul, en Bugey, porte d'or au griffon d'azur ; Capeci en Italie porte d'argent au griffon de gueules. L'Aubépin porte d'or à trois griffons d'azur armés becqués et couronnés de gueules. Bompart en Dauphiné porte d'argent coupé de gueules au griffon de l’un en l’autre. Styrie porte d'azur au griffon désailé d'argent par la bouche des flammes de gueules. Isserand porte d'azur au griffon d'argent. Griffen en Silésie porte d'or au griffon de sable. Cerier en Auvergne, porte de sable semé de fleurs de lys d'argent, au griffon de même, Montferrand en Auvergne porte d'or au griffon parti de gueules et de sinople. De Vulder en Flandre porte de gueules au griffon d’or. Descalle d'or au griffon de gueule à une bande d'argent brochant sur le tout. Ferron d'azur au griffon d’or. Doviat de sable au griffon couronné d'or. Frangiotti en Italie porte d'argent au griffon d'azur armée bécqué et lampassé d'or.
Heaume
C'est la première pièce des armes et l'ornement des armoiries, car, comme le chef en l'homme est la partie principale de son corps, et que cette partie-là étant offensée, le reste s'en ressent, il est nécessaire de la défendre sur toutes les autres, ce qui se fait par l'habillement de tête (...) De tous temps nous avons eu d'autres termes qui en un seul mot signifient la même chose : les Anciens l'appelaient heaume ; sous François 1er on le nommait armet, d'autres fois casque, pot, cabasset, bassinet, salade, morion et bourguignotte à cause de nos vieux Bourguignons qui s'en était servis des premiers.
Toutefois ces dénominations ne sont pas toujours données indistinctement ; ainsi on y a parfois observé la forme et l'usage, les uns étant propres aux gendarmes et hommes de cheval, les autres aux piétons et à l'infanterie (...) Ceux-la couvrent le visage, en telle sorte néanmoins que, par une ouverture qui est à l'endroit des yeux, garnie de grille et treillis et qui sert de visière, les cavaliers qui les portent peuvent voir et reconnaître l'ennemi, tant pour l’assaillir que pour s'en défendre, et de cette forme sont les heaumes se mettent sur les écus pour ornement et marques de noblesse.
Toutefois ces dénominations ne sont pas toujours données indistinctement ; ainsi on y a parfois observé la forme et l'usage, les uns étant propres aux gendarmes et hommes de cheval, les autres aux piétons et à l'infanterie (...) Ceux-la couvrent le visage, en telle sorte néanmoins que, par une ouverture qui est à l'endroit des yeux, garnie de grille et treillis et qui sert de visière, les cavaliers qui les portent peuvent voir et reconnaître l'ennemi, tant pour l’assaillir que pour s'en défendre, et de cette forme sont les heaumes se mettent sur les écus pour ornement et marques de noblesse.
Héraldique
[L'ouvrage de Palliot ne comporte pas d'entrée pour le mot Héraldique. Toutefois sa préface comporte des réflexions sur ce thème, et avertir le "Lecteur".]
L'art parfait de blasonner appartient aux rois et hérauts d'armes, à cela de particulier que, comme c'est à eux de donner le sujet et l'invention des arcs de triomphe, emblèmes et devises pour rendre honneur aux victorieux, aussi est-ce de leur charge de déchiffrer les écus et les blasonner de leur signification et qu’en traitant des armoiries on peut remarquer quantité de belles choses. Qu’outre les divers traits de l'histoire, orner le discours de rares humanités, et y faire plusieurs réflexions sur leurs origines et l'étymologie des mots, qui ne tireront néanmoins leur certitude que de la pensée de celui qui les aura faites. Donc le tout se terminera toujours à enseigner les termes de l’héraldique, et donner connaissance des familles par les blasons.
C’est, lecteur, ce que tu apprendras parfaitement en ce traité, que je t'aurais donné plus complet, si le temps, et le lieu où je suis, auquel je ne puis effectuer à ma volonté mes entreprises, ne m'en avaient empêché ; toutefois si ce que je te donne t'agrée, attends quelque chose de plus spécieux de mon travail pour contenter ta curiosité. En récompense de quoi je te demande à la grâce de me donner avis des fautes que tu y rencontreras : soit dans les armes, qui souvent sont ignorées de ces mêmes maisons, soit aux noms propres des familles, qu'il est bien difficile d'éviter dans un si grand nombre, ou une lettre pour une autre, un u pour un n ou un n pour un u, ainsi de beaucoup d'autres, change entièrement le nom. J'aurai obligation à ta courtoisie, si tu m'aides à corriger mes défauts.
L'art parfait de blasonner appartient aux rois et hérauts d'armes, à cela de particulier que, comme c'est à eux de donner le sujet et l'invention des arcs de triomphe, emblèmes et devises pour rendre honneur aux victorieux, aussi est-ce de leur charge de déchiffrer les écus et les blasonner de leur signification et qu’en traitant des armoiries on peut remarquer quantité de belles choses. Qu’outre les divers traits de l'histoire, orner le discours de rares humanités, et y faire plusieurs réflexions sur leurs origines et l'étymologie des mots, qui ne tireront néanmoins leur certitude que de la pensée de celui qui les aura faites. Donc le tout se terminera toujours à enseigner les termes de l’héraldique, et donner connaissance des familles par les blasons.
C’est, lecteur, ce que tu apprendras parfaitement en ce traité, que je t'aurais donné plus complet, si le temps, et le lieu où je suis, auquel je ne puis effectuer à ma volonté mes entreprises, ne m'en avaient empêché ; toutefois si ce que je te donne t'agrée, attends quelque chose de plus spécieux de mon travail pour contenter ta curiosité. En récompense de quoi je te demande à la grâce de me donner avis des fautes que tu y rencontreras : soit dans les armes, qui souvent sont ignorées de ces mêmes maisons, soit aux noms propres des familles, qu'il est bien difficile d'éviter dans un si grand nombre, ou une lettre pour une autre, un u pour un n ou un n pour un u, ainsi de beaucoup d'autres, change entièrement le nom. J'aurai obligation à ta courtoisie, si tu m'aides à corriger mes défauts.
Lambrequins
[Après des considération étymologiques, Palliot introduit la différence entre lambrequins et mantelets.]
Ce n'est rien que le timbre s'il n'a les ornements ; les lambrequins en font partie. Ce sont ces panaches qui en sortent par derrière, et s’épanchent autour de l'écu. Les uns sont faits et formés de feuillages posés et entremêlés les uns dans les autres ; il y en a qui sont composés de plumes naturelles, mais ils sont moindres en honneur.
Un moderne, qui ne se nomme pas, dit que l'on les nomme lambrequins, comme qui dirait lamequins, à cause qu'ils sont de feuilles et de petites lames, à ce qu'il présuppose, qui est une étymologie sans fondement. Car encore que les lames de fer se qualifient quelquefois feuilles, comme nous disons "une feuille de fer blanc", "une feuille de scie" pour le fer et la lame de cet outil qui sert à quelques artisans, et telle que l'on en voit dans les armes de la maison de Cossé ; si est-ce que cette de dénomination n'est pas conversoire. Je veux dire que pourtant la feuille d'un arbre, ou d'une herbe ne fut jamais appelée, lame d'où il s'ensuit que jamais lambrequins ne furent composés de lames mais de plumes d'oiseaux, ainsi que Pline dit que les soldats de son temps se servaient de plumes d'autruche pour garnir leur armets et morions, ou de feuilles d'arbres et d'herbes, aussi bien que les couronnes de chêne, de laurier, de rue et de lierre.
Par les règles de l'art, le fond et le gros du corps des lambrequins doit être de l'émail du fond et champ de l'écu, et les bords des autres émaux des armoiries, qu'il faut mélanger : ainsi mêler l'argent et le gueule aux lambrequins du marquis de Bourbonne, du surnom de Livron, qui porte d'argent à une fasce de gueule de trois pièces, au canton du premier chargé d'un roc d'échiquier du second.
Ceux qui ont voulu donner l'origine de ces lambrequins, comme La Colombière, disent qu'elle est très ancienne, et que ce qui, à présent, ne sert que d'ornement autour de l'écu, était comme un habillement de tête que les anciens hérauts appelaient volet, parce qu'il "volait" au gré du vent, qui n'était attaché qu’au-dessus du casque avec un tortil ou un bourrelet composé de cordons et rubans entrelacés des couleurs et métaux de leurs armes, ce qui servait à tenir ferme le cimier ; et de ce volet, les chevaliers couvraient leur casque pour empêcher que l'acier de leurs heaume ne s’échauffasse par l'ardeur du soleil, comme aussi pour les préserver de la pluie et autres injures du temps ; de même que leurs cotte d’armes à couvrir le reste de leurs armes, auquel il servait d'accompagnement, et corriger la mauvaise grâce qu'il eussent eue, si le casque était demeuré à découvert.
Quelques-uns portaient pour le même usage des mantelets qui étaient plus larges et plus court que les volets, qui enveloppaient le casque et l’écu et les mettaient mieux à couvert ; et comme ces volets ou mantelets portés par les vaillants et généreux guerriers, qui s'enfonçaient par leur valeur dans le plus fort des combats et des batailles, en retournaient chargés de coups, et leur volets ou mantelets tout hachés et pendants en lambeaux, de là est venu le mot de lambrequins, car plus il étaient déchirés et en lambeaux, plus il faisaient gloire de les porter, parce qu'il était estimé d'avoir été plus avant et plus souvent dans les batailles. Ainsi sont encore à présent les cornettes et enseignes des compagnies de cavalerie et d'infanterie, qui portent avec plus d'honneur leurs cornettes et drapeaux tous déchirés qu’étant neufs et tout entiers.
Nous voyons encore quelques maisons, qui se servent de ce mantelet au lieu de lambrequin. Campanile, dans son livre del insigne de Nobili en orne entre autres famille du royaume de Naples celle Dell’Aquilla, qui porte d’azur à une aigle couronnée à l’antique d’argent.
Ce n'est rien que le timbre s'il n'a les ornements ; les lambrequins en font partie. Ce sont ces panaches qui en sortent par derrière, et s’épanchent autour de l'écu. Les uns sont faits et formés de feuillages posés et entremêlés les uns dans les autres ; il y en a qui sont composés de plumes naturelles, mais ils sont moindres en honneur.
Un moderne, qui ne se nomme pas, dit que l'on les nomme lambrequins, comme qui dirait lamequins, à cause qu'ils sont de feuilles et de petites lames, à ce qu'il présuppose, qui est une étymologie sans fondement. Car encore que les lames de fer se qualifient quelquefois feuilles, comme nous disons "une feuille de fer blanc", "une feuille de scie" pour le fer et la lame de cet outil qui sert à quelques artisans, et telle que l'on en voit dans les armes de la maison de Cossé ; si est-ce que cette de dénomination n'est pas conversoire. Je veux dire que pourtant la feuille d'un arbre, ou d'une herbe ne fut jamais appelée, lame d'où il s'ensuit que jamais lambrequins ne furent composés de lames mais de plumes d'oiseaux, ainsi que Pline dit que les soldats de son temps se servaient de plumes d'autruche pour garnir leur armets et morions, ou de feuilles d'arbres et d'herbes, aussi bien que les couronnes de chêne, de laurier, de rue et de lierre.
Par les règles de l'art, le fond et le gros du corps des lambrequins doit être de l'émail du fond et champ de l'écu, et les bords des autres émaux des armoiries, qu'il faut mélanger : ainsi mêler l'argent et le gueule aux lambrequins du marquis de Bourbonne, du surnom de Livron, qui porte d'argent à une fasce de gueule de trois pièces, au canton du premier chargé d'un roc d'échiquier du second.
Ceux qui ont voulu donner l'origine de ces lambrequins, comme La Colombière, disent qu'elle est très ancienne, et que ce qui, à présent, ne sert que d'ornement autour de l'écu, était comme un habillement de tête que les anciens hérauts appelaient volet, parce qu'il "volait" au gré du vent, qui n'était attaché qu’au-dessus du casque avec un tortil ou un bourrelet composé de cordons et rubans entrelacés des couleurs et métaux de leurs armes, ce qui servait à tenir ferme le cimier ; et de ce volet, les chevaliers couvraient leur casque pour empêcher que l'acier de leurs heaume ne s’échauffasse par l'ardeur du soleil, comme aussi pour les préserver de la pluie et autres injures du temps ; de même que leurs cotte d’armes à couvrir le reste de leurs armes, auquel il servait d'accompagnement, et corriger la mauvaise grâce qu'il eussent eue, si le casque était demeuré à découvert.
Quelques-uns portaient pour le même usage des mantelets qui étaient plus larges et plus court que les volets, qui enveloppaient le casque et l’écu et les mettaient mieux à couvert ; et comme ces volets ou mantelets portés par les vaillants et généreux guerriers, qui s'enfonçaient par leur valeur dans le plus fort des combats et des batailles, en retournaient chargés de coups, et leur volets ou mantelets tout hachés et pendants en lambeaux, de là est venu le mot de lambrequins, car plus il étaient déchirés et en lambeaux, plus il faisaient gloire de les porter, parce qu'il était estimé d'avoir été plus avant et plus souvent dans les batailles. Ainsi sont encore à présent les cornettes et enseignes des compagnies de cavalerie et d'infanterie, qui portent avec plus d'honneur leurs cornettes et drapeaux tous déchirés qu’étant neufs et tout entiers.
Nous voyons encore quelques maisons, qui se servent de ce mantelet au lieu de lambrequin. Campanile, dans son livre del insigne de Nobili en orne entre autres famille du royaume de Naples celle Dell’Aquilla, qui porte d’azur à une aigle couronnée à l’antique d’argent.
Parlantes (armes)
Les armes parlantes sont celles qui se rapportent au nom de ceux qui les portent : elles ne sont pas bien légitimes quand elles tiennent du rébus de Picardie (par multiplicité de pièces différentes qui composent le nom de celui qui est en charge son écu, ce qui marque un esprit aussi bas que sa naissance, dit le sieur Segoin). Mais quand elles ont seulement du rapport et de la conformité au nom, soit par une simple allusion, ou par équivoque, l'on peut dire que celui qui les a prises le premier a désiré de faire connaître par la représentation de ses armes un nom qui s'est rendu considérable par quantité d'actions que son mérite et la générosité ont produites.
Le père de Varennes estime qu'il n'y a point d'armoiries mieux faites, et moins sujettes à être taxées de vanité, que les parlantes, puisque suivant la maxime et la pratique des sages, nous devons faire état particulier des moyens les plus propres pour arriver à notre fin. Si bien que considérant le but ou vise tous l’usage des écus d'Armes, je me tiens assuré, dit ce père, qu’au lieu du mépris qu'on fait ordinairement des armes parlantes, on jugera qu'elles méritent d'être grandement estimées en l'heure naïveté, étant vrai que les armoiries n'ont été inventées que pour mettre distinction entre personnes et familles, et servir de marque à tous ce qui appartient aux particuliers, et de conséquent rien de plus propre à cet effet, pour se faire connaître, que par la créature ou l'ouvrage de main qui a le même nom que sa personne.
Ainsi ces sortes d'armes doivent être tolérées, puisque nous voyons des royaumes, des duchés, décompter, et de grande et nobles familles, et maisons illustres, tant en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, qu’autres province) qui les ont reçues de leurs ancêtres par une longue suite d'années.
Le royaume de Grenade porte d'or, dit Barra, et La Roque d'argent, à la grenade de gueules soutenu et feuillée de sinople. Galice, royaume, porte d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’argent, à un ciboire ou calice couvert d'or. Chabot porte d'or à trois chabots de gueules.
La maison de Mailly en Picardie, l'une des plus anciennes de la province, porte d'or à trois maillets de sinople, qui par aucuns de cette maison sont portés de différentes couleurs pour en distinguer les branches, suivant la volonté de Gilles ou Gillon de Mailly, seigneur du dit lieu, d’Orsignol, d’Authuille et de Nédon, lequel (au rapport d'Adrien de la Morlière), laissa quatre garçons de son mariage avec Jeanne d’Amiens sa femme, et à chacun une seigneurie, savoir à Jean son ainé,, Mailly, à Antoine, Orsignol, à Gilles Authuille et à Jean puiné, Nédon ; voulut par son testament qui ne chargeassent pas leurs armes d'aucune brisure pour les distinguer mais seulement changeassent les maillets de couleur sur un même champ : que l'aîné les conserverait de sinople, le second les porterait de gueules, le troisième d'azur, et le quatrième de sable, ce que leurs descendants ont toujours observé depuis. Ceux de ce nom au duché de Bourgogne, dont deux chevaliers d'honneur au Parlement, portent de gueule à trois maillets d'or).
Mauléon : de gueules au lion d'or, Mauléon, malus Léo ; de Vignoles : de sable au cep de vigne d'argent soutenu d'un échalas de même. De La Tour (dont les ducs de Bouillon, ci-devant souverain de Sedan, et maréchal de Turenne) porte semé de France à la tour d'argent (ce semé de France fut pris par Albert de La Tour II du nom, seigneur de La Tour, par concession du roi Philippe-Auguste, et par ce moyen changea le champ de l'écu de ses prédécesseurs qui était de gueules). Ce même roi en considération des services qu’il lui avait rendu lui donna les châteaux, et châtellenies d'Orset, de Cousde, et de Montperroux en Auvergne.
Le père de Varennes estime qu'il n'y a point d'armoiries mieux faites, et moins sujettes à être taxées de vanité, que les parlantes, puisque suivant la maxime et la pratique des sages, nous devons faire état particulier des moyens les plus propres pour arriver à notre fin. Si bien que considérant le but ou vise tous l’usage des écus d'Armes, je me tiens assuré, dit ce père, qu’au lieu du mépris qu'on fait ordinairement des armes parlantes, on jugera qu'elles méritent d'être grandement estimées en l'heure naïveté, étant vrai que les armoiries n'ont été inventées que pour mettre distinction entre personnes et familles, et servir de marque à tous ce qui appartient aux particuliers, et de conséquent rien de plus propre à cet effet, pour se faire connaître, que par la créature ou l'ouvrage de main qui a le même nom que sa personne.
Ainsi ces sortes d'armes doivent être tolérées, puisque nous voyons des royaumes, des duchés, décompter, et de grande et nobles familles, et maisons illustres, tant en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, qu’autres province) qui les ont reçues de leurs ancêtres par une longue suite d'années.
Le royaume de Grenade porte d'or, dit Barra, et La Roque d'argent, à la grenade de gueules soutenu et feuillée de sinople. Galice, royaume, porte d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’argent, à un ciboire ou calice couvert d'or. Chabot porte d'or à trois chabots de gueules.
La maison de Mailly en Picardie, l'une des plus anciennes de la province, porte d'or à trois maillets de sinople, qui par aucuns de cette maison sont portés de différentes couleurs pour en distinguer les branches, suivant la volonté de Gilles ou Gillon de Mailly, seigneur du dit lieu, d’Orsignol, d’Authuille et de Nédon, lequel (au rapport d'Adrien de la Morlière), laissa quatre garçons de son mariage avec Jeanne d’Amiens sa femme, et à chacun une seigneurie, savoir à Jean son ainé,, Mailly, à Antoine, Orsignol, à Gilles Authuille et à Jean puiné, Nédon ; voulut par son testament qui ne chargeassent pas leurs armes d'aucune brisure pour les distinguer mais seulement changeassent les maillets de couleur sur un même champ : que l'aîné les conserverait de sinople, le second les porterait de gueules, le troisième d'azur, et le quatrième de sable, ce que leurs descendants ont toujours observé depuis. Ceux de ce nom au duché de Bourgogne, dont deux chevaliers d'honneur au Parlement, portent de gueule à trois maillets d'or).
Mauléon : de gueules au lion d'or, Mauléon, malus Léo ; de Vignoles : de sable au cep de vigne d'argent soutenu d'un échalas de même. De La Tour (dont les ducs de Bouillon, ci-devant souverain de Sedan, et maréchal de Turenne) porte semé de France à la tour d'argent (ce semé de France fut pris par Albert de La Tour II du nom, seigneur de La Tour, par concession du roi Philippe-Auguste, et par ce moyen changea le champ de l'écu de ses prédécesseurs qui était de gueules). Ce même roi en considération des services qu’il lui avait rendu lui donna les châteaux, et châtellenies d'Orset, de Cousde, et de Montperroux en Auvergne.
Renard
Renard, animal rusé est frauduleux, le hiéroglyphe de l'homme caut, fin, et rempli de malice, contre lequel Horace donne cet avis :
...ayez sur tout égard
d'être trompé d’un cœur caché sous un renard.
Mais à l'encontre de sa vicieuse signification, lorsqu'il met l’oreille en terre passant en lieu marécageux, pour sonder s'il n'y a point de fondrière, il représente l'homme qui discourt avec raison et prudence, et j’estime que c'est à ce sujet que quelques particuliers en ont mis en leurs écus. La Renardière, porte d'azur à trois renards d’or. Montregnard, porte de gueules à un renard rampant d’or. Vechiettti à Florence, porte d'azur à cinq renards d’or, posés deux, deux et un. Leiptziger en Mycinie, porte d'or au renard rampant de gueules, la queue de coq d'argent. Spiegel en Alsace, porte de sable à la bande d'argent, chargé de trois renards d’or. Romé du Bec, porte d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux molettes, et en pointe d’un renard du même. Marolles en Valois porte un renard... en champ de...
...ayez sur tout égard
d'être trompé d’un cœur caché sous un renard.
Mais à l'encontre de sa vicieuse signification, lorsqu'il met l’oreille en terre passant en lieu marécageux, pour sonder s'il n'y a point de fondrière, il représente l'homme qui discourt avec raison et prudence, et j’estime que c'est à ce sujet que quelques particuliers en ont mis en leurs écus. La Renardière, porte d'azur à trois renards d’or. Montregnard, porte de gueules à un renard rampant d’or. Vechiettti à Florence, porte d'azur à cinq renards d’or, posés deux, deux et un. Leiptziger en Mycinie, porte d'or au renard rampant de gueules, la queue de coq d'argent. Spiegel en Alsace, porte de sable à la bande d'argent, chargé de trois renards d’or. Romé du Bec, porte d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux molettes, et en pointe d’un renard du même. Marolles en Valois porte un renard... en champ de...
Supports
Supports, suppots, ou tenants, qui tiennent et supportent l’écu des armoiries, ce qu'il ne faut pas entendre d'un simple support, dont quelques-uns se sont servis, attachant ou suspendant leurs armes tantôt à un arbre, ou verdoyant et naturel, ou tronçonné, et quelquefois celles gagnées sur leurs ennemis,
Industosque iubet truncos hostilibus armis
Ipsos ferre Duces inimicoque nomina figi.
Le support est quand l'écu est porté par un seul animal, (qu’alors aucuns nomment seulement tenant) et le plus communément par deux, ce qui n'est permis qu’aux rois, princes et grands seigneurs. Et il n'y a que nos rois très chrétiens qui aient cette prérogative de faire supporter l'écu de France par deux anges, ores armés comme saint Michel affublés de cottes d'armes, avec les ailes étendues, ores revêtus d’une dalmatique robe de paix, pour montrer que les anges sont les génies et appui des armes de nos rois, les tenants et gardiens de leur couronne : aussi les anges ont été les hérauts et porteurs des fleurs de lys.
[...] Plusieurs font leur supports, qui du principal de leurs armoiries, et c'est l'usage le plus ordinaire, qui de la devise de leurs ordres, qui de leurs bannières et enseignes. Souvent, ils sont entièrement différents des pièces qui meublent l'écu, n'y ayant aucune règle qui oblige à s'en servir ; les uns les prenant pour divers sujets et rencontres remarquables, pour faire connaître l'aide et le secours qu'ils ont tiré de quelqu’un ; et d'autres qui, étant obligés de quitter leurs anciennes armes, pour en prendre de nouvelles, prennent pour support les pièces de leur premier écu pour en conserver la mémoire.
Les Allemands, qui sont réguliers observateurs du fait des armes, ne permettent qu’aux grand princes et seigneurs d’en avoir, parce que les supports sont le symbole de la grandeur souveraine ; aussi les autres gentilshommes se contentent pour l'ornement de leur écu des lambrequins, hachements, mantelets, volets, cordons, et de plusieurs rare cimiers qu’ils inventent.
En France, ou le désordre est permis, on y connaît plus les grands parmi les petits, car qu'un valet ait bien pillé son maître ou le peuple pour pouvoir acheter un office, il n'en sera pas plutôt pourvu, qu’il usurpera en même temps les marques d'honneur que les étrangers, plus sages que nous, laissent à leurs souverains et à ceux à qui la naissance leur permet d’en user.
Industosque iubet truncos hostilibus armis
Ipsos ferre Duces inimicoque nomina figi.
Le support est quand l'écu est porté par un seul animal, (qu’alors aucuns nomment seulement tenant) et le plus communément par deux, ce qui n'est permis qu’aux rois, princes et grands seigneurs. Et il n'y a que nos rois très chrétiens qui aient cette prérogative de faire supporter l'écu de France par deux anges, ores armés comme saint Michel affublés de cottes d'armes, avec les ailes étendues, ores revêtus d’une dalmatique robe de paix, pour montrer que les anges sont les génies et appui des armes de nos rois, les tenants et gardiens de leur couronne : aussi les anges ont été les hérauts et porteurs des fleurs de lys.
[...] Plusieurs font leur supports, qui du principal de leurs armoiries, et c'est l'usage le plus ordinaire, qui de la devise de leurs ordres, qui de leurs bannières et enseignes. Souvent, ils sont entièrement différents des pièces qui meublent l'écu, n'y ayant aucune règle qui oblige à s'en servir ; les uns les prenant pour divers sujets et rencontres remarquables, pour faire connaître l'aide et le secours qu'ils ont tiré de quelqu’un ; et d'autres qui, étant obligés de quitter leurs anciennes armes, pour en prendre de nouvelles, prennent pour support les pièces de leur premier écu pour en conserver la mémoire.
Les Allemands, qui sont réguliers observateurs du fait des armes, ne permettent qu’aux grand princes et seigneurs d’en avoir, parce que les supports sont le symbole de la grandeur souveraine ; aussi les autres gentilshommes se contentent pour l'ornement de leur écu des lambrequins, hachements, mantelets, volets, cordons, et de plusieurs rare cimiers qu’ils inventent.
En France, ou le désordre est permis, on y connaît plus les grands parmi les petits, car qu'un valet ait bien pillé son maître ou le peuple pour pouvoir acheter un office, il n'en sera pas plutôt pourvu, qu’il usurpera en même temps les marques d'honneur que les étrangers, plus sages que nous, laissent à leurs souverains et à ceux à qui la naissance leur permet d’en user.
Timbre
A proprement parler, c'est tout ce qui se met sur l’écu, soit heaume, soit cimier, soit couronne, soit bourrelet, soit panache, en un mot tout ce qui sert d'ornement aux armes, d'où vient que l'on dit communément, timbrer ses armes, armes timbrées, pour couvrir et orner l'écu des ses armes. Coste, en Savoie, comte de Polonguère et d'Arignan, timbre son écu d'azur à cinq bandes d’or, d'un heaume couronné d'une couronne comtale fermée de son cimier, qui est un mufle de lion ailé d’or, surmonté de la devise de cette maison : De jour en jour ; ces armes supportées de deux lions d’or.
Tortil
Nous venons de faire entendre que c'est le tortil qui se met sur les têtes de maures, puisqu'il est du tout semblable au bourrelet qui sert quelquefois de timbre. La tête qui porte le tortil s'appelle tortillée.
Le royaume de Sardaigne, dit Barra, porte d'or à une croix de gueules, cantonné de quatre têtes de maure de sable, tortillées d'argent. Moreau, porte d'argent à trois têtes de maure tortillées du champ.
Faure, en Bresse, dont cet illustre premier président du Sénat de Chambéry Antoine Faure, qui a donné plusieurs beaux livres de jurisprudence, et père de Jean-Claude Faure, seigneur des Charmettes, co-seigneur de Ville, Moiron et Pigros, conseiller d'État de l'altesse royal de Savoie, conseiller et premier maître d'hôtel de Madame Royale, et premier chevalier du Sénat de Chambéry, auteur de l'abrégé méthodique de la science héraldique porte d'argent au chevron d'azur, accompagné de trois têtes de mort de sable tortillées du champ. Le sieur de Vaugelas, qui a mis en lumière les remarques sur la langue française, pour la perfection de notre langue ,est aussi fils de cet illustre président.
Prévost d’Auge en Anjou, porte d'argent au sautoir dentelé de gueules, accompagné de quatre têtes de maure de sable tortillées d‘or. Besançon, porte d'or à une tête de maure de sable tortillée d'argent, accompagné de trois trèfles de sinople. De Vaux, seigneur d’Hocquincourt, d'argent à trois têtes de maure de sable tortillées d'argent. Avrillot porte d'argent à la tête de maure de sable tortillée de gueules, accompagné de trois trèfles de sinople.
Le royaume de Sardaigne, dit Barra, porte d'or à une croix de gueules, cantonné de quatre têtes de maure de sable, tortillées d'argent. Moreau, porte d'argent à trois têtes de maure tortillées du champ.
Faure, en Bresse, dont cet illustre premier président du Sénat de Chambéry Antoine Faure, qui a donné plusieurs beaux livres de jurisprudence, et père de Jean-Claude Faure, seigneur des Charmettes, co-seigneur de Ville, Moiron et Pigros, conseiller d'État de l'altesse royal de Savoie, conseiller et premier maître d'hôtel de Madame Royale, et premier chevalier du Sénat de Chambéry, auteur de l'abrégé méthodique de la science héraldique porte d'argent au chevron d'azur, accompagné de trois têtes de mort de sable tortillées du champ. Le sieur de Vaugelas, qui a mis en lumière les remarques sur la langue française, pour la perfection de notre langue ,est aussi fils de cet illustre président.
Prévost d’Auge en Anjou, porte d'argent au sautoir dentelé de gueules, accompagné de quatre têtes de maure de sable tortillées d‘or. Besançon, porte d'or à une tête de maure de sable tortillée d'argent, accompagné de trois trèfles de sinople. De Vaux, seigneur d’Hocquincourt, d'argent à trois têtes de maure de sable tortillées d'argent. Avrillot porte d'argent à la tête de maure de sable tortillée de gueules, accompagné de trois trèfles de sinople.