La Vraie et parfaite science des armoiries
est le titre de l’ouvrage de Pierre Palliot paru en 1660.
Ce dictionnaire de blason classique est ici retranscrit, adapté et illustré par nos soins.
Il y a actuellement 1 terme dans ce répertoire commençant par la lettre S.
Supports
Supports, suppots, ou tenants, qui tiennent et supportent l’écu des armoiries, ce qu'il ne faut pas entendre d'un simple support, dont quelques-uns se sont servis, attachant ou suspendant leurs armes tantôt à un arbre, ou verdoyant et naturel, ou tronçonné, et quelquefois celles gagnées sur leurs ennemis,
Industosque iubet truncos hostilibus armis
Ipsos ferre Duces inimicoque nomina figi.
Le support est quand l'écu est porté par un seul animal, (qu’alors aucuns nomment seulement tenant) et le plus communément par deux, ce qui n'est permis qu’aux rois, princes et grands seigneurs. Et il n'y a que nos rois très chrétiens qui aient cette prérogative de faire supporter l'écu de France par deux anges, ores armés comme saint Michel affublés de cottes d'armes, avec les ailes étendues, ores revêtus d’une dalmatique robe de paix, pour montrer que les anges sont les génies et appui des armes de nos rois, les tenants et gardiens de leur couronne : aussi les anges ont été les hérauts et porteurs des fleurs de lys.
[...] Plusieurs font leur supports, qui du principal de leurs armoiries, et c'est l'usage le plus ordinaire, qui de la devise de leurs ordres, qui de leurs bannières et enseignes. Souvent, ils sont entièrement différents des pièces qui meublent l'écu, n'y ayant aucune règle qui oblige à s'en servir ; les uns les prenant pour divers sujets et rencontres remarquables, pour faire connaître l'aide et le secours qu'ils ont tiré de quelqu’un ; et d'autres qui, étant obligés de quitter leurs anciennes armes, pour en prendre de nouvelles, prennent pour support les pièces de leur premier écu pour en conserver la mémoire.
Les Allemands, qui sont réguliers observateurs du fait des armes, ne permettent qu’aux grand princes et seigneurs d’en avoir, parce que les supports sont le symbole de la grandeur souveraine ; aussi les autres gentilshommes se contentent pour l'ornement de leur écu des lambrequins, hachements, mantelets, volets, cordons, et de plusieurs rare cimiers qu’ils inventent.
En France, ou le désordre est permis, on y connaît plus les grands parmi les petits, car qu'un valet ait bien pillé son maître ou le peuple pour pouvoir acheter un office, il n'en sera pas plutôt pourvu, qu’il usurpera en même temps les marques d'honneur que les étrangers, plus sages que nous, laissent à leurs souverains et à ceux à qui la naissance leur permet d’en user.
Industosque iubet truncos hostilibus armis
Ipsos ferre Duces inimicoque nomina figi.
Le support est quand l'écu est porté par un seul animal, (qu’alors aucuns nomment seulement tenant) et le plus communément par deux, ce qui n'est permis qu’aux rois, princes et grands seigneurs. Et il n'y a que nos rois très chrétiens qui aient cette prérogative de faire supporter l'écu de France par deux anges, ores armés comme saint Michel affublés de cottes d'armes, avec les ailes étendues, ores revêtus d’une dalmatique robe de paix, pour montrer que les anges sont les génies et appui des armes de nos rois, les tenants et gardiens de leur couronne : aussi les anges ont été les hérauts et porteurs des fleurs de lys.
[...] Plusieurs font leur supports, qui du principal de leurs armoiries, et c'est l'usage le plus ordinaire, qui de la devise de leurs ordres, qui de leurs bannières et enseignes. Souvent, ils sont entièrement différents des pièces qui meublent l'écu, n'y ayant aucune règle qui oblige à s'en servir ; les uns les prenant pour divers sujets et rencontres remarquables, pour faire connaître l'aide et le secours qu'ils ont tiré de quelqu’un ; et d'autres qui, étant obligés de quitter leurs anciennes armes, pour en prendre de nouvelles, prennent pour support les pièces de leur premier écu pour en conserver la mémoire.
Les Allemands, qui sont réguliers observateurs du fait des armes, ne permettent qu’aux grand princes et seigneurs d’en avoir, parce que les supports sont le symbole de la grandeur souveraine ; aussi les autres gentilshommes se contentent pour l'ornement de leur écu des lambrequins, hachements, mantelets, volets, cordons, et de plusieurs rare cimiers qu’ils inventent.
En France, ou le désordre est permis, on y connaît plus les grands parmi les petits, car qu'un valet ait bien pillé son maître ou le peuple pour pouvoir acheter un office, il n'en sera pas plutôt pourvu, qu’il usurpera en même temps les marques d'honneur que les étrangers, plus sages que nous, laissent à leurs souverains et à ceux à qui la naissance leur permet d’en user.